Toujours vert

La Bible semble plantée d’une forêt entière, des arbres de l’Éden au sycomore de Zachée, en passant par le figuier et l’olivier. Mais aujourd’hui, je voudrais te parler d’un autre arbre, celui que l’on découvre dans le Psaume 1.

Le psaume commence par ces mots : « Heureux l’homme ». Une formule que l’on retrouve dans les Béatitudes. Pourtant, certaines traductions proposent une autre nuance : « En marche ». Et c’est celle-ci que je te propose de retenir. Celle d’un bonheur qui n’est pas figé, mais en mouvement.
Celle d’une femme, d’un homme, qui avance, qui progresse, qui chemine.

Ses choix, ses décisions, ses orientations intérieures déterminent s’il deviendra un arbre solide ou une herbe sèche.

En choisissant de ne pas marcher, de ne pas s’arrêter et de ne pas s’asseoir là où ses désirs le portent, ni auprès de ceux qui se complaisent à le faire, il refuse de s’enraciner dans ce qui assèche l’âme. Il choisit de devenir ce que Dieu lui propose d’être.

C’est alors qu’apparaît l’arbre. Non pas simplement « planté », comme le traduisent nos versions, mais « transplanté », selon le mot d’origine.
Un arbre qu’on a déraciné d’une terre aride pour le placer près des courants d’eau.

Ce déplacement n’est pas anodin. Il révèle la main du Jardinier divin qui recherche la croissance de sa plantation.

Ce mouvement n’est pas forcé ni imposé, il relève de ma décision d’être un arbre ou une herbe. La profondeur, le diamètre et la densité des racines ne sont pas les mêmes, donc mon ancrage non plus. La hauteur, l’ampleur et la force des branches diffèrent également, donc mon épanouissement et ma prospérité.


Peut-être ressens-tu parfois ce déracinement, cette perte de repères, ce moment où tout semble bouger sous tes pieds alors même que ta décision est prise. En réalité, Dieu est en train de te transplanter. Il t’arrache à un terrain qui ne nourrit plus ta foi pour te conduire vers un lieu irrigué de sa présence.

Et voici la promesse : « Il donne son fruit en sa saison, et son feuillage ne se flétrit point. »
L’arbre transplanté ne porte pas de fruit hors saison, il porte en son temps mais il en porte assurément.
Ses feuilles se renouvellent sans cesse, certaines tombent, d’autres repoussent, mais jamais l’arbre ne demeure nu.

Il connaît des saisons, des pertes, des renouvellements, mais sa vie reste toujours verte, nourrie de sève.
Et au final, « Tout ce qu’il fait lui réussit. » (Psaume 1:3)

Une plante sempervirente, un arbre fruitier au feuillage persistant, non plus simplement une plante ornementale au feuillage caduc ; C’est ce qu’il me propose de devenir, c’est ce qu’il a prévu que je sois.

Prenant un peu de recul, j’imagine simplement que cet ensemble d’arbres planté au bord d’un même cours d’eau s’appelle une forêt.

Je nous souhaite, en cette fin de semaine, d’être cette forêt invincible en Dieu.

Suivant
Suivant

Dans le puits, mais jamais seul