La présence de Dieu
La Bible raconte un épisode sur lequel je te propose de revenir.
Moïse a fui l’Égypte depuis quelque temps. Il mène les moutons de son beau-père dans le désert quand un feu attire son regard sur la montagne d’Horeb.
Dieu aurait pu se révéler à lui dans la vallée, au milieu des champs ou dans le silence du quotidien, mais non. Il cherche son attention, sa hauteur, son détour, un mouvement volontaire, une curiosité éveillée.
Moïse doit s’arrêter, s’interroger, s’approcher.
Et là il découvre que le feu de Dieu ne brûle pas. Il éclaire, il ne consume pas, il sanctifie l’espace autour. Ce lieu ordinaire devient terre sainte.
L’appel de Dieu est toujours une lumière, lointaine d’abord, étrange parfois, mais plus tu t’en approches, plus elle devient claire, plus elle révèle ce qu’elle touche, jusqu’à toi.
Le feu que Moïse voit sur la montagne n’est pas un feu ordinaire. Ce feu-là porte un nom : la présence de Dieu. Pas son mouvement, pas sa force, pas même son action, juste sa présence. Et cela suffit.
Dieu ne fait rien d’extraordinaire aux yeux du monde. Il est, et c’est de là que tout commence. C’est dans cette flamme immobile qu’Il prononce l’une des paroles les plus fortes de toute la Bible : « J’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu ses cris, j’ai compris sa souffrance, et je viens pour le délivrer. »
Quand Moïse lui demande son nom, Dieu ne dit pas “Je suis celui qui vient.”
Il ne dit pas “Je suis celui qui sauve.”
Il dit “Je suis celui qui suis.”
Dieu ne se définit pas par ce qu’il fait, mais par ce qu’il est. Et de cette simple réalité découle toute la délivrance. Cela veut dire que la présence de Dieu est suffisante, même quand rien ne bouge, quand tu ne vois pas le miracle, quand la prière semble suspendue, quand il n’y a pas d’action visible.
Aujourd’hui, je veux te dire qu’avant d’être une colonne de feu en mouvement, il était une flamme dans un petit buisson, et c’est le point départ.
Dieu est assez.
Avant d’ouvrir la mer, avant de faire trembler le Pharaon, il s’est simplement montré présent, brûlant, vivant dans un coin de désert.
Alors cette semaine, je te propose de respirer, de marquer une pause, de tourner la page de ton cahier de prières et de simplement remercier Dieu d’être, pas pour ce qu’il fera mais pour ce qu’il est.
Sa présence à bord suffit, même si la mer n’est pas encore ouverte, même si le chemin reste flou.
Dieu est là, et c’est déjà assez pour que tu traverses.
Dès cet instant, par toi, Christ, j’accueille la présence de Dieu dans ma vie.