Passons de l’autre bord

Suis-je toujours à quai ?

Je crois que la foi se nourrit des paroles de Dieu prononcées, et que celles-ci orientent chacun des mouvements de la vie, même les plus discrets.
« Passons de l’autre bord. »  Marc 4:35

Ces mots résonnent profondément, comme un écho familier. Mais quand ai-je réellement répondu à cet appel ? Et sous quelle forme ? Autant de questions qui s’imposent, tant la sensation d’être encore amarré demeure forte.

Derrière cette simple phrase se cachent, selon moi, des étapes essentielles que je te propose d’explorer.

1. Larguer les amarres

C’est se détacher de ce qui nous retient. Des liens lourds, gluants, faits de blessures encore ouvertes, de cicatrices et de fractures. Tout un enchevêtrement de cordages dont le rôle initial était de maintenir le bateau à quai.

Larguer les amarres, c’est rompre avec des habitudes à la fois réconfortantes et asservissantes, qui affaiblissent tout en donnant l’illusion d’apaiser. C’est arrêter l’hémorragie de l’âme, cette fuite lente de la vie nourrie par la peur, le doute, et même une forme d’addiction à ces ténèbres.

Être à bord ne signifie pas naviguer, et un équipage qui reste au port n’est pas en mission.

« Passons de l’autre bord » ne veut pas dire simplement « montons à bord ».

2. Lever le mât et hisser la voile

Pour prendre le large, il faut maintenant dresser le mât et hisser la voile.

Sur quelle surface l’invisible agit-il sur le visible ? Sur la voile. C’est là que Dieu souffle, c’est là que le mouvement prend naissance.

La voile spirituelle est tissée de foi, un textile fait de promesse, de courage et de détermination. Sa solidité dépend de la qualité de ses fibres. Elle doit :

  • garder son élasticité, pour retrouver sa forme après les déformations,

  • résister à la rupture,

  • tenir face aux rayons invisibles qui l’usent,

  • demeurer tenace face aux pliures qui fragilisent.

3. Tenir le cap

Lorsque la voile est gonflée par le souffle, le navire avance. Mais encore faut-il savoir où aller. La mer est vaste, les courants multiples, et sans cap, le bateau dérive.

Tenir le cap, c’est orienter sa vie vers le Royaume. C’est garder les yeux fixés sur la direction donnée par le Christ, même lorsque l’horizon disparaît dans la brume.
Le gouvernail, c’est la prière, le discernement et l’écoute de l’Esprit.

Il ne s’agit pas d’imposer notre propre trajectoire, mais de suivre fidèlement celle qui nous est montrée.
Tenir le cap, c’est refuser les dérives des compromis, les tentations des détours faciles, et garder la main ferme quand les vagues secouent.

Quand Jésus dit « Passons de l’autre bord », il parle à un équipage qui connaît déjà les gestes.

Larguer les amarres, lever l’ancre, dresser le mât, hisser la voile et garder le cap….

Le reste appartient à Dieu : la traversée, le courant, le vent, les vagues, la tempête, l’orage, la mission en chemin et l’accueil une fois arrivé.

Je te souhaite une semaine de haute navigation.

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