L’eau ou le ciel ?
Béthesda
Jean 5 : 1 à 15
Cela fait 38 ans que cet homme est condamné par son infirmité à rester à la piscine de Bethesda (Maison de miséricorde).
Autour de lui se trouvent des malades : des aveugles, des boiteux, des paralysés.
Selon la tradition, l’agitation de l’eau serait le signe d’un miracle :
le premier qui y descend serait guéri.
La légende est si forte que tous gardent les yeux fixés sur l’eau,
espérant voir le mouvement qui les délivrerait.
La foi est attachée au signe.
Elle devient conditionnée au mouvement de l’eau.
Elle ignore Dieu tant que l’eau est calme,
mais se souvient de Lui quand l’eau s’agite.
Quand Jésus demande à cet homme :
« Veux-tu être guéri ? »,
son système de défense se met en marche.
Il présente deux obstacles :
1. Il faut que l’eau s’agite.
2. Il faut que quelqu’un le porte jusque dans l’eau.
Il cherche à justifier pourquoi il est là depuis si longtemps.
Mais Jésus ne parle ni du mouvement de l’eau, ni des autres.
Il lui parle uniquement de son mouvement à lui :
« Lève-toi, prends ton lit, et marche. »
Quand est-il guéri ?
Au moment où il bouge.
Au moment où il se lève, le miracle se produit.
L’homme attend les circonstances extérieures.
Jésus ordonne sa propre décision.
L’homme attend l’aide des autres.
Jésus ordonne son propre mouvement.
Cet homme, comme beaucoup d’entre nous, devait se dire :
« Le temps de Dieu n’est pas le temps de l’homme. Dieu agira en son temps. »
En grec, il existe deux manières de parler du temps :
Chronos : le temps linéaire, mesurable, qui passe (les jours, les heures…).
Kairos : le temps opportun, le moment juste pour agir, l’instant T.
Cet homme était prisonnier des deux :
– 38 ans de Chronos,
– et l’incapacité à saisir le Kairos, ce moment où l’eau s’agite.
Mais Jésus ne lui propose ni Chronos, ni Kairos.
Il lui propose le temps de la rencontre,
le temps d’agir :
le Maintenant Divin.
Jésus confirme cela au verset 17 en disant :
« Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. »
Si tu attendais un signe pour agir,
sache qu’un homme a attendu 38 ans un signe pour guérir.
Sache aussi que la centaine de malades présents autour de la piscine ce jour-là,
trop occupés à chercher un signe à la surface de l’eau,
n’a pas vu que le Fils de Dieu venait de guérir
sans doute l’un des plus anciens malades de ce bassin.
Ils ne l’ont pas vu se lever, prendre son lit et s’en aller.
Ils n’ont pas vu le miracle, car ils attendaient un signe.
Ils n’ont pas vu le ciel,
car ils regardaient l’eau.
Je crois que nous sommes tous sous l’une des portes de Bethesda.
Et pourtant, nous devons nous lever pour quitter ce lieu.
Débrancher notre ordinateur,
couper cette relation toxique,
fermer la porte à cette influence :
prendre nos effets et bouger !!!
Dès cet instant,
grâce à toi, Christ,
je me lève, je prends mon lit, et je marche.